Chessboxing : le combat sous toutes ses formes ?

Publié le par Mar del Plata

L'autre jour, en écoutant une grande radio nationale que je ne nommerai pas mais dont vous pouvez podcaster les émission, je suis tombé sur une interview de Enki Bilal. Malheuresement, elle se terminait (et je n'ai plus pensé à podcaster le truc).

Bref, comme vous le savez peut-être, Enki Bilal est un dessinateur de BD à succès (Le Foire aux Immortels, Partie de chasse...).
Dans Froid équateur, l'auteur propose un "délire innovant" mettant en scène une partie de "chessboxing".  Lors de l'émission, Il était interrogé sur le sujet et a révélé (ce n'est pas de son fait) l'existence d'une fédération de chess boxing à Berlin. Qu'en penser ?

Avant tout, je vais reprendre en partie les termes d'un autre article que j'avais publié ici même (daté du 27/03/2009) sur la nature du jeu d'échecs et notamment de la place qui peut lui être faite  dans la classification de Roger Caillois.
"Il faut donc préciser que les échecs relèvent de l'Agôn mais aussi du ludus" 

L'Agôn renvoie à la compétition, à la lutte contre un adversaire concurrent. Il se trouve que c'est aussi le cas de la boxe. Les deux sports sont d'ailleurs rangés dans la même catégorie par l'auteur. D'un point de vue purement sportif (le chessboxing est il à ce stade sportif ?) , on peut donc voir dans la naissance du chess boxing un double emploi à des fins similaires. Sauf qu'il s'agit, chacun le notera, d'un affrontement mano à mano sur les plans de l'esprit et du corps dans des disciplines qui ont chacune leur lot de brutalité (jeu de guerre, de bataille dans les deux cas). 

Qu'en est-il du "ludus". Ceci : dans la vidéo suivante, vous verrez deux "adversaires complices" ; l'esprit de rivalité est un prétexte pour réaliser un "coup", avec une dimension artistique d'ailleurs (musique, mise en scène dans un lieu un peu métallique et sombre, au milieu d'une foule dont on ne voit pas les visages. En un mot, un "jolie mise en scène" digne d'un performeur qui semble n'avoir pas d'autre but que de s'inscrire dans la démache artistique de Bilal.

Dans la BD d'origine, le chessboxing est présenté comme "institutionnel" à l'instar du football d'aujourd'hui. La naissance d'une fédération de chess boxing (qui recrute pour ceux que cela intéresse) et pour peu que l'initiative dure dans le temps, vise à une forme d'officialisation. Une telle démarche écarte la dimension artistique et au-delà nous impose une nouvelle réflexion sur ce qui devient pour le coup un sport mais aussi un spectacle à part entière avec, ne nous le cachons pas, toutes les conséquences dommageables que nous oublions vite devant un "beau geste". A l'extrême, je vous invite à voir ou revoir Rollerball (1975) de John Jewisson. Où le sport devient un simulacre (Mimicry).



Pour accéder au site de la fédération berlinoise, cliquez ici.
http://wcbo.org/content/index_en.html


Publié dans Divers

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C
<br /> Salut Xav. Brillante dissertation sur l'âgon et le ludus! Mais il boxe quand même pas mal les mecs!<br /> <br /> <br />
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